vendredi 30 mars 2018

Le football comme métaphore de la librairie

Bernard Chambaz, Petite philosophie du ballon,
Champs essais, 172 pages, 8 €
" Rien ne m'est plus étranger et insupportable que le chauvinisme.
D'autant que le chauvinisme est une invention française, le soldat Chauvin, un grognard de fiction, ayant donné son nom de théâtre à une des pires manifestations de bêtise et d'étroitesse qui soient. Peu auparavant, Kant avait pourtant porté haut les couleurs et l'exigence d'un cosmopolitisme contemporain, indiquant le rôle fondamental d'étranger dans la construction du droit. Mieux encore, il pose que la communauté pratique du sentiment en est le fondement moral. A cette aune, rien de plus digne que d'être un citoyen du monde. "
Ceci étant dit, et bien dit, Bernard Chambaz peut se livrer avec joie à tous les déboulés, à tous les dribles, à toutes les feintes, à tous les plongeons qu'il veut balle au pied ou sur la tête. Le libraire l'avait connu amoureux de la petite reine, il le retrouve dingo du cuir dans ce livre paru de la bien nommée collection Champs. Comme il n'a pas oublié, lui non plus, le bruit tout à fait particulier que fait le ballon lorsqu'il tourne contre le filet au moment du but, ni la boue autour des crampons qui transforme par temps d'hiver vos pieds en raquettes, comme l'avait observé Montherlant déjà, ni la ballon qui tombe dans la propriété voisine après avoir franchi les barrières de protection, ni les petits ponts et les grands ponts construits par les artistes éphémères du foot sur la pelouse... eh bien le libraire s'est régalé.
Nous avons pour nous, signale pour sa part, Jean-Claude Michelena, la triplette Giraudoux, Camus et Pasolini du côté des intellectuels (ce qui ne fait pas des masses, finalement). Et surtout des millions de pratiquants depuis si longtemps énamourés.
La philosophie de ce jeu peut se ramener à ceci : " Le ' beau jeu ', offensif et spectaculaire (...) est, en effet, celui dans lequel l'équipe fonctionne comme un collectif solidaire, dans lequel chacun prend plaisir à jouer en fonction des autres et pour les autres.  Concrètement, cela signifie que, dans un match, le joueur qui reçoit le ballon ne doit jamais, en théorie,  se retrouver livré à lui-même (contraint, dès lors, de de débarrasser de la balle ou de mettre son équipe en danger en prenant un risque inutile). Il doit toujours, au contraire, voir se dessiner autour de lui  un champ de passes virtuelles (...)."
C'est exactement ce qui se passe sur la pelouse de la librairie indépendante, école de philosophie et de solidarité pratiques. Bonne fin de semaine pascale. 
Jean-Claude Michéa, Le Plus beau but était
une passe, Climats, 170 pages, 15 €

jeudi 29 mars 2018

De l'Amérique

Zane Grey, Les Cavaliers des canyons, traduit de
l'anglais (Etats-Unis) par Anne-Sylvie Homassel,
Le Sonneur, 495 pages, 24,50 €
Deux romans, actuellement sur l'étal du libraire, s'offrent à nous faire découvrir l'Ouest américain et les Américains eux-mêmes.
Zane Grey (1872-1939) est un polygraphe, auteur de plus de romans que son éditeur n'en pouvait publier, auteur de livres pour enfants, d'ouvrages sur la pêche et sur le baseball qu'il pratiqua. Il travailla un temps avec Hollywood, la grande usine à rêves de la côte pacifique, après avoir abandonné sa profession de dentiste qui l'ennuyait aussi profondément qu'une dent creuse. Il se livra sans répit aux plaisirs de l'imagination quoi galope dans le grand décor, la grande scènerie américaine. Cliquetis et martellements de sabots, poursuites effrénées, rochers en équilibre instable, armes à feu luisantes, histoires de vachers et selles de cuir : Zane Grey passe pour l'inventeur du roman-western. Ses livres se vendirent à des centaines de milliers d'exemplaires. On s'amusera à comparer ces immensités, ces solitudes et ces galops dans lesquels Grey épanche ses angoisses, aux jardins clos de l'Europe, à ses praels (prés) grands comme des mouchoirs de poche, à ses lacs pareils à des confettis.

Tout autre est le projet de Gertrud Stein (1874-1946), contemporaine de Zane Grey, mais dont l'écriture " moderniste " s'écarte largement de la sienne, moins en quête d'imagination que d'incantation. Comme ici :
" Ces quatre femmes avec leurs maris et leurs enfants  nés et à naître seront le sujet de l'histoire qui décrit l'ascension d'une famille. D'autres, personnes, d'autres dynasties, entreront dans leur vie au cours des années, les uns, de pauvres gens qui n'arrivèrent jamais à gagner leur pain, qui rêvèrent pendant que leurs voisins luttaient,  et qui sombrèrent enfin, eux et leurs enfants ; d'autres qui peinèrent tant et si bien que leurs enfants, grâce à eux, connurent la grandeur. Tous ces gens-là et tous leurs enfants nous aideront à retracer l'histoire et l'ascension de notre famille. ".
Américains d'Amérique retrace l'histoire de l'installation outre-atlantique de la famille Dehning, de la famille Hersland, de Wilkliam Beckling, Pat Moore, Arthur Keller, Jacques Flint. Gertude Stein reconstitue " leur vie intérieure, et son mouvement, et sa durée, et ses relations avec l'extérieur, avec les autres êtres, avec chaque autre être " dans un XIXe siècle aussi tournoyant que le style de l'auteur.
" Lentement, chaque moment de la vie d'un être vient s'incorporer dans l'histoire générale de tous les êtres. "
Ce pourrait être la morale d'un roman entêtant.

Gertrude Stein, Américains d'Amérique,
traduit de l'anglais (Etats-Unis) par la baronne
J. Seillère et Bernard Faÿ, Bartillat,
320 pages, 20 €



mercredi 28 mars 2018

Faire connaissance avec Michel Van Zeveren et la collection Pastel

Pastel fête ses années son trentième anniversaire.
Cela tombe à pic car Michel Van Zeveren a publié presque trente albums dans la célèbre collection des éditions Ecole des Loisirs. Citons Les Moa Moa, Mè keskeussè keu sa ?, Le Voleur de bisous ou Moi, Paprika !
Michel Van Zeveren recrute ses lecteurs parmi un public d'enfants de 3 à 8 ans.
" Les histoires, confie-t-il, ont quelque part la même fonction que les rêves : faire apparaître sous une autre forme des angoisses, des désirs et les mettre à distance pour les apprivoiser et nous laisser continuer notre chemin. " Et ceci : "
Avec le temps, je réalise que je cherche à concevoir mes histoires un peu comme un tour de magie, sans chercher pour autant à ce qu'il soit extraordinaire. Au contraire, au plus on s'y reconnaîtra, au plus elles seront ancrées dans le quotidien, au plus elles auront l'air accessibles, au mieux elles me conviendront. "
Pour faire meilleure connaissance avec l'univers de Michel Van Zeveren, son éditeur met gratuitement à votre disposition une plaquette  illustrée.
Chic ! Elle est disponible au rayon jeunesse de la librairie ou, même, sur le divan rouge.

lundi 26 mars 2018

Plaisirs des prés


Alain Corbin, La Fraîcheur de l'herbe. Histoire
d'une gamme d'émotions de l'Antiquité à nos
jours, Fayard, 239 pages, 19 €
Après une histoire de la pluie et une histoire du silence, Alain Corbin propose une histoire de l'herbe non moins reposante et inspirante :

" L'herbe est porteuse d'origine, elle semble garder la saveur des premiers temps du monde. Pour chaque individu qui a été, d'une manière ou d'une autre, en contact avec au cours de son enfance, elle est composante de la scène originelle. Yves Bonnefoy le ressent quand il la retrouve et s'écrie : " C'est mon ici, et même un ici sans le moindre ailleurs. " L'herbe est désirée par l'homme, incrustée dans sa mémoire. (... )
Au milieu du XIXe siècle, Henry David Thoreau dit la sympathie que lui inspirent les hautes herbes qui poussent en lisière des cultures, sur des sols arides et négligés et que dédaignent les fermiers. Elles poussent en touffes de deux pieds de haut sur un de large. L'agriculteur ne condescendra pas à venir faucher ces herbes sauvages. " Mais moi, écrit Thoreau, je me promène hardiment entre les touffes d'herbes (...), heureux de reconnaître ces contemporaines dans leur simplicité. (...)
René Char remonte plus en amont, jusqu'aux sources de la vie : ' A en croire le sous-sol de l'herbe où chantait un couple de grillons cette nuit, la vie prénatale devait être très douce. ' "

                                                                   Alain Corbin,
                                                      La Fraîcheur de l'herbe.
 
 
 

Les souvenirs de Frédéric Jacques Temple

Frédéric Jacques Temple,
Divagabondages,
Actes Sud, 380 pages, 23 €
De tout un peu, c'est ce que l'on trouvera dans ce recueil de notes et articles de Frédéric-Jacques Temple. Des nombreuses rencontres littéraires, amicales et artistiques de toute une vie sont nés ces souvenirs confiés aux journaux et aux revues au fil du temps.
Le libraire y a retrouvé avec plaisir Jean Le Mauve, qui fut un de ces libres éditeurs artisanaux dont la profession s'honore et dont le nom est resté secret ; Max Rouquette, un classique moderne de la langue d'oc, resté inaperçu sur les rives de la Seine ; Paul Gilson, l'homme du rêve et du merveilleux ; Jean Galmot, le monpaziérois qui inspira Cendrars ; Blaise Cendrars lui-même ; et, dans le désordre, Lucien Clergue, Rémy de Gourmont, Henry Miller, Albertine Sarrazin. Et Valery Larbaud séjournant à Montpellier, la ville de Temple en Septimanie, où le jardin de la gare, nous rappelle l'auteur, abrite une stèle en l'honneur d'Amants, heureux amants.
La phrase suivante y est inscrite : " Il n'est pas grand, ce jardin, mais il est beau comme ceux de l'Asie Mineure... "
Valery Larbaud, Amants, heureux amants,
L'Imaginaire, 266 pages, 9 €



dimanche 25 mars 2018

Bérengère Cournut à Vichy (2)

Bérengère Cournut, lauréate du prix des Lecteurs A la Page
parmi les lecteurs un vendredi 23 mars de l'année 2018


 




 
 

 

mercredi 21 mars 2018

Le géranium de Jacques Lacarrière

Le librairie s'aperçoit qu'il a été trop regardant lorsqu'il a posté (le 7 mars dernier) son éloge du dernier livre paru sous la signature de Jacques Lacarrière : Le Géographe des brindilles.
L'envie lui vient d'en faire plein de citations, lui-même fermant un instant son caquet pour laisser au texte toute sa place. Il aimerait, par exemple, citer en entier " La mélancolie du géranium ", cet essai dans lequel Lacarrière fait l'éloge de cette plante banale -- est-elle banale ou ne savons-nous pas la regarder ? Tout le monde l'a regardée, car elle prolifère sur les balcons et dans les bacs, mais qui la vue, ce qui s'appelle voir ? Qui en a tiré les enseignements ? Et, au fait, ce géranium n'est-il pas plutôt un pélargonium ? Tout l'art, à la fois savant et souriant, un mélange rare, se trouve réuni là.
Mais cinq pages, c'est trop. Voici donc un élixir du géranium-pélargonium de Lacarrière :
" Son nom propre -- pélargonium -- et son nom générique -- géranium -- signifient "bec de cigogne" et "bec de grue" en raison de la forme effilée, rigide et acérée de leurs graines. Y aurait-il là une explication ? Cette apparente similitude entre le bec de l'échassier et sa réplique végétale n'est qu'une invention de botaniste ou dit-elle des alliances plus secrètes, des complicités qui remonteraient aux origines du monde ? Il est bien évident que si l'unique rêve du géranium est d'imiter les grues, de devenir (ou de redevenir) un échassier, son actuelle condition doit être intolérable car son pot lui est une prison et son terreau, la terre de son tombeau. Mais cela , le rêve végétal, cet élan botanique pour la vie migratrice, sont-ils seulement en lui seulement en moi ? "

Jacques Lacarrière, Le Géographe des brindilles, éditions Hozhoni, page 128



mardi 20 mars 2018

La sélection du Prix des Lecteurs A la Page 2018 enfin dévoilée !

La sélection de huit romans en lice pour le prix des Lecteurs A la Page
est enfin dévoilée.
La voici, par ordre alphabétique d'auteur.
 
Clarence Boulay, Tristan,
Sabine Wespieser

Maryline Desbiolles, Rupture,
Flammarion

Olivia Elkaïm, Je suis Jeanne Hébuterne,
Stock

Alain Galan, Chafouine,
Buchet-Chastel

Hubert Haddad, Casting sauvage,
Zulma


Ysabelle Lacamp, Ombre parmi les ombres,
Bruno Doucey


Wilfried N'Sondé,
Un océan, deux mers, trois continents
Actes Sud

Alexandre Seurat, Un funambule,
Le Rouergue
 
C'est un jury de seize lecteurs
qui va se prononcer en un premier tour de vote
le 25 mai prochain.
Le lauréat du prix 2018 sera connu le 22 juin.
Rappelons que Bérengère Cournut,
prix des Lecteurs A la Page
2017 sera reçue à la librairie
ce vendredi 23 mars, à 18 heures.
Venez nombreux !
 

dimanche 18 mars 2018

Connaissez-vous Natalia Ginzburg ?

Natalia Ginzburg, Les Petites vertus, traduit de
l'italien par Adriana R. Salem,
Ypsilon, 132 pages, 20 €
C'est en 1962 que parut en Italie Les Petites vertus, recueil d'essais personnels que complétera Ne me demande jamais (1969).
Natalia Ginzburg (1916-1991) écrit : " En ce qui concerne l'éducation des enfants, je pense qu'on doit leur enseigner non pas les petites vertus, mais les grandes. Non pas l'épargne, mais la générosité et l'indifférence à l'argent ; non pas la prudence, mais le courage et le mépris du danger ; non pas l'astuce, mais la franchise et l'amour de la vérité ; non pas la diplomatie, mais l'amour du prochain et le sacrifice ; non pas le désir du succès, mais le désir d'exister et de savoir. " Et elle ajoute, point de départ de son débat intérieur : " D'habitude, au contraire, nous faisons l'inverse : nous nous hâtons d'enseigner le respect pour les petites vertus, fondant sur elles tout notre système d'éducation."
On peut trouver le romantisme dans l'anti-romantisme même de Natalia Ginzburg, dans son non-lyrisme, dans son goût des petites choses, qu'elle ressent comme un sismographe, où elle loge éperdument son sens de l'humain.  Avec quelle tranquillité (quelle " sérénité intérieure ", pour utiliser sa propre expression) elles dit les choses banales, les choses graves, les choses dures, les choses épouvantables. " Nous sommes près des choses dans leur substance ", écrit-elle en 1946, et voici :
" Une fois subie, l'expérience du malheur ne s'oublie plus.  Celui qui a vu s'écrouler les maisons sait trop clairement quels biens fragiles sont les vases de fleurs, les tableaux, les murs blancs.  Il sait trop bien de quoi est faite une maison. Une maison est faite de briques et de chaux, et peut s'écrouler. Une maison n'est pas très solide. Elle peut s'écrouler d'une minute à l'autre. Derrière les petits vases de fleurs, derrière les théières, les tapis, les parquets encaustiqués, il y a l'autre visage de la maison, l'atroce visage de la maison écroulée. "
" J'ai l'impression, en écrivant, de suivre une cadence et une mesure musicales ", confie-t-elle aussi.
Ce livre contient  " une leçon de littérature ", a dit Italo Calvino. Qu'il soit permis au libraire de corriger : " ce livre contient une leçon de haute littérature ".
Puisque le nom de Calvino vient ici d'être mentionné, que l'on s'avise qu'une nouvelle édition de Pourquoi lire les classiques vient de reparaître chez Folio et l'on saura tout pour ce dimanche italien.
Italo Calvino, Pourquoi lire les classiques,
traduit de l'italien par Jean-Paul Manganaro
et Christophe Mileschi
Folio, 416 pages, 7,80 €
 

vendredi 16 mars 2018

Centre-ville et ventes à distance

Le libraire vient de recevoir le message suivant du Syndicat de la Librairie Française :
 
" Comment la pieuvre Amazon menace-t-elle notre société ?

A l’occasion du Salon Livre Paris, le SLF traduit et diffuse en France le rapport de l’institut américain de recherche ILSR (Institute for local self-reliance) Amazon, cette inexorable machine de guerre qui étrangle la concurrence, dégrade le travail et menace nos centres-villes.

Le SLF dénonce de longue date la concurrence déloyale d’Amazon que subissent de très nombreux commerces et PME dont les librairies. Cet enjeu commercial justifie, à lui seul, la critique du modèle imposé par Amazon. Mais, aujourd’hui, le risque est encore plus grand car c’est notre modèle de société en tant que tel, notre relation au travail, nos libertés individuelles, notre capacité à vivre ensemble, qui se trouvent menacés par la stratégie tentaculaire d’Amazon.

Face à un tel enjeu, il nous semble que les réactions sont bien timides quand elles ne se teintent pas d’une fascination pour la réussite commerciale foudroyante de cette multinationale américaine. En décryptant la stratégie d’Amazon et en pointant les menaces multiples que celle-ci entraîne, le rapport de l’ILSR veut susciter une prise de conscience du grand public ainsi que des responsables politiques, ces derniers étant appelés à réguler l’emprise d’Amazon avant que les dégâts économiques, sociaux, sociétaux et culturels ne soient irréversibles.

N’hésitez pas à diffuser largement ce rapport autour de vous. Pour ce faire, RDV  sur
http://bit.ly/2pfBSgk "

 

jeudi 15 mars 2018

L'art de la course à pied

Cécile Coulon, Petit éloge du running, François Bourin,
126 pages, 14 €
Running, running : ce mot rappelle quelque chose... Un célèbre dictionnaire propose :
" Aller, se déplacer par une suite d'élans, en reposant alternativement le corps sur l'une puis l'autre jambe, et plus vite qu'en marchant. " Et le Dictionnaire culturel en langue française d'Alain Rey d'illustrer son propos par les locutions suivantes : " Jouer des flûtes, tricoter des pincettes, prendre ses jambes à son cou, piquer un cent mètres "...
Dans son Petit éloge du running (qu'il ne faut tout de même pas confondre avec le jogging, activité qui mobilise les gambettes des coureuses et coureurs du dimanche, devenus soudain légèrement tocards), Cécile Coulon confirme la chose : " Le verbe ' courir ' vient du latin currere, qui signifie ' aller avec vitesse ', ou encore se précipiter, ' s'élancer '. En ancien français, currere devient courre, terme gardé dans l'expression ' chasse à courre '.  (...) Partons alors du principe qu'on entend par ' course à pied ' toutes les pratiques qui consistent à passer du simple pas à la foulée. "
Cécile Coulon déroule ensuite toutes les raisons et les déraisons qu'elle a, depuis toute petite, à partir ainsi " sans se poser de question " : il arrive souvent, dit-elle, que " l'on trouve une réponse sur sa lancée. " " La course à pied apparaît comme la pratique sportive la plus simple, la plus naturelle ", ce que le libraire lui concède sans barguigner.
Son éloge pourra se compléter  par Mon défi running, de Soledad Bravi et Marie Poirier, qui promet à toutes les runneuses de " s'y mettre sans souffler comme un bœuf ", " conseils équipement " et " conseils entraînement " à la clé.
Soledad Bravi, Marie Poirier, Les Paresseuses. Mon
défi running, Marabout, 144 pages, 7,90 €


mercredi 14 mars 2018

Samedi BD (29)

Pour la vingt-neuvième édition de SAMEDI BD,
Esilda a cité cinq coups de cœur (au moins) :
 
Cati Baur, Quatre sœurs, T. 4 : Geneviève,
Rue de Sèvres, 15 €

Pandolfo-Risbjerg, Serena,
 Sarbacane, 23,50 €

Ducoudray et Aris, La Ballade de Dusty,
Grand Angle, 14,90 €


Fabien Toulme, Valérie Sierro, Les Deux vies de Baudoin,
Mirage, 27,95 €


Delphine et Anaële Hermans- Valérie Zézé,
La Ballade des dangereuses,
La Boîte à bulles; 20,00



 
 

mardi 13 mars 2018

Bérengère Cournut, Prix des Lecteurs à la Page 2017, à Vichy

Bérengère Cournut a été désignée Prix des Lecteurs A la Page 2017
pour son roman Née contente à Oraibi (Le Tripode).
 

Elle sera l'invitée de la librairie
 
VENDREDI 23 MARS, 18 heures
 
Voici une revue de presse (plutôt enchantée, non ?),
relevée sur le site de son éditeur.
Puissiez-vous être nombreux à venir la rencontrer.
 
 
 
Presse

  
Je viens de terminer d'une traite l'ouvrage de Bérengère Cournut, et je suis enthousiasmé. Je suis très admiratif de la poésie de son écriture (…). Je pourrais bien sûr relever le travail de recherche qui a été fait mais ce n'est vraiment pas ce point qui me frappe le plus. Le ton de ce "roman hopi" me semble tellement juste, tellement en accord avec la vision du monde apaisée (mais lucide) des Hopis.
Bertrand Hell - ethnologue
 
Je conseillerai avec bonheur ce livre au Divan. Roman d'apprentissage d'une jeune amérindienne Hopi. Lumineux et merveilleusement singulier. Une belle pépite !
Valérie Caffier - Le Divan - Paris
 
 
J’ai beaucoup apprécié Née Contente à Oraibi, autant pour sa documentation que pour son empathie.
Marie-Claude Strigler - Anthropologue - Docteur en civilisation américaine
 
Rarement la lecture d’un roman, sur un sujet aussi périlleux (que Tony Hillerman, avec ses polars en pays navajo, avait merveilleusement abordé), aura fourni autant de plaisir.
Salon littéraire de L'Internaute
 
Une année qui commence sous de très bonnes ondes avec le merveilleux Née contente à Oraibi, trônant sur nos tables ! Dépaysant, charmant, ce voyage au cœur de la communauté Hopi aux côtés de l'attachante Tayatitaawa (j'avoue avoir eu besoin de vérifier dans le livre pour écrire correctement ce prénom imprononçable...) que tu qualifiais de petite douceur et c'en est une effectivement, à la fois roman de formation et d'émerveillement !
Anthony Bourel - Librairie Gibert Jeune - Paris
 
Bérengère Cournut m'a fait faire un merveilleux voyage en terre Hopi. Une belle rencontre, la découverte d'un peuple à la cosmogonie, aux croyances et aux rites étranges et fabuleux, mais aussi, à l'organisation pragmatique et  sensée, comme si, conscients de la faillibilité, de la fragilité des Hommes, ils y paraient au mieux, pour préserver l'intégrité du groupe. Un rapport au Monde et à la Terre fascinant aussi et le regard de Bérengère, bienveillant, poétique, jamais savant ni folklorique. Et puis, il y a Tayatitaawa, l'orpheline de père, petite soeur hopi. Son histoire, sa quête, ses errances, le corps qui parle "sa volonté vertébrale", son axe qui malgré elle se tord et la fait se " plier en cent brisures de femmes" tant la douleur de l'absence est éloquente. Sa nécessaire résilience enfin, pour avancer et grandir. (...) Un roman universel et nécessaire.
Virginie Schmitt – Forum du livre - Rennes
 
 
Si j’avais du talent, je ferai une peinture naïve de ce que je lis. Ces personnages qui savent lire la nature, les animaux, ont un sens que nos sociétés ont perdu. Franchement, "Née contente à Oraibi" m’apporte une paix certaine.
Agnès, lectrice.
 
On ne pouvait découvrir de plus belle façon la civilisation Hopi !
C’est avec Tayatitaawa, personnage principal de cette fiction anthropologique que l’on découvre le peuple Hopi. En suivant le périple initiatique de cette jeune fille, nous sommes happés dans une cosmogonie riche, poétique parfois terrifiante de cette civilisation. Loin de chez nous en Arizona, Tayatitaawa nous fait découvrir ses mondes, celui visible et les autres. L’auteure réussit brillamment un roman d’une richesse documentaire extraordinaire et un récit addictif d’une grande fluidité. Dépaysement assuré, ce texte nous invite au grand voyage.
Librairie Le Marque Page à Quintin
 
L’écriture est simple, riche de poésie, et lumineuse comme le soleil qui baigne les plateaux. Une très belle découverte.
Evlyn Lormée, lectrice.
 
L'écriture a une grande force dans sa pureté, sa simplicité. Tayatitaawa m'a touché au coeur.
Penylane - Lectrice sur Babelio
 
Bérengère Cournut propose un roman sensible, poétique et lumineux, aussi bien qu’érudit. Il y a quelque chose d’universel et d’incroyablement doux dans ce récit, dont les personnages n’ont pourtant pas la vie facile. (...) le lecteur, en fermant ce roman, porte sur le monde un regard apaisé.Blog Eustache raconte
 
Tendre, vrai, éblouissant ! Vive Tayatitaawa, Mankwasti et le clan des papillons !
Bertrand - Librairie des Marais - Villefrance-sur-Saône

Née Contente est un étonnant roman d'apprentissage qui flirte avec le conte et parvient à faire entrevoir la psychologie de son héroïne par les paysages qu'elle traverse On en sort comme lavé de toute inquiétude.
Macha Séry - Le Monde - 13 janvier 2017


Le style de Bérengère Cournut est simple et lumineux, comme le sont les paysages qu'elle décrit. Le récit reste toujours à hauteur d'enfant, ce qui le rend envoûtant, dépaysant à souhait, doux comme une rivière calme.
Liliane Roudière - Causette

Une promesse de chaleur, de découverte et d'authenticité.
L'Est républicain, à propos de la venue de Bérengère Cournut à la librairie Les Sandales d'Empédocle


Cosmogonie, sorcellerie... Quel voyage !
Christine Sallès - Psychologies magazine
 

Bérengère Cournut construit dans Née contente à Oraibi un paysage onirique splendide, à la fois intérieur et extérieur, où l’absence peut prendre corps, où le vide s’apaise et où chaque lecteur peut trouver ce que Tayatitaawa, fille du « peuple de la paix », appelle une « paix immense.
Jeanne Bacharach -
En Attendant Nadeau

Quel beau livre, qui fait du bien sans être mièvre ! On est très dépaysé, sans être perdu, l'écriture est très fluide, poétique... Un régal de lecture.
Librairie Escalire


Comment Bérengère Cournut parvient-elle à écrire si juste ? (...) Le temps d’un livre, dans le bel espace dessiné par l’ouvrage, le lecteur se laisse entraîner dans un voyage presque immobile : à mi-chemin entre le conte et le récit ethnographique. De quoi réchauffer cette rentrée littéraire hiver 2017.
Thibault Boixière - Unidivers


"Née contente à Oraibi", c'est toute la douceur et la beauté du peuple Hopi à travers la vie d'une jeune fille en quête d'identité. Bérengère Cournut, dans la finesse de son écriture, nous donne à voir et à entendre la sagesse d'un monde apaisé : comme on s'y sent bien...
Elsa - Librairie Le Bal des ardents à Lyon


Une apnée enchanteresse. La lecture est un émerveillement continu et un voyage au long cours. (...) Pour ne rien gâcher au plaisir, l'écriture de Bérengère Cournut est poétique et polychrome : "Née contente" est un grand roman de l'ailleurs.
Géraldine - Librairie La Buissonnière - Yvetot

J'ai tant aimé ce livre, sa chaleur, son souffle, son imaginaire ... Un livre qui mélange les genres, à la croisée du conte et du documentaire, du récit de voyage et de l'introspection. Dans lequel la force du rêve nous porte d'un bout à l'autre. Une histoire si intime, si juste que l'on ne peut qu'en avoir des frissons. Une ouverture poétique sur le monde et le rapport à l'autre, cet autre qui parfois est juste au fond de nous même !
Anna Tiedje - Librairie Delamain - Paris

Une immense joie qui va m’habiter longtemps. Ce livre est fabuleux.
Jérémie - Librairie Gibert Joseph à Barbès

J'ai adoré. Une superbe lecture, très différente des livres précédents de Bérengère Cournut, à rapprocher de Moi Jean Gabin de Goliarda Sapienza pour le regard à hauteur d'enfant, qui met tout sur un même plan, le très chouette mélange entre fantasmes, rêve et réalité, et surtout pour cette vitalité que nous transmet la jeune narratrice. A la fois très simple et extrêmement poétique et solaire.
Anaïs - Librairie Charybde - Paris

Cette tribu nous est racontée comme un conte qu’il est impossible de lâcher, dans une maîtrise de la narration impressionnante.
Les libraires - Le bimestriel des libraires indépendants du Québec.


Les sentiments humains sont explorés avec beaucoup de grâce dans ce roman initiatique. La narration, simple et belle, parvient à créer un sentiment de familiarité avec ce peuple lointain : pas d’exotisme, mais de la poésie, un réalisme empreint de surnaturel.Alexia Kalantzis, pour La Petite revue

lundi 12 mars 2018

Quand Alexandrie ressemble à la jeunesse

José Carlos Llop, Rois d'Alexandrie, traduit de
l'espagnol par Edmond Raillard,
Jacqueline Chambon, 206 pages, 20,80 €
" La musique était une forme de poésie et la poésie une des demeures de la musique. Je regardais la vie nouvelle de cette ville nouvelle comme quelqu'un qui entend et écrit à la fois une symphonie dont les notes étaient les immeubles, les policiers municipaux, quelques voitures, les femmes, les boutiques, les bars, les types bizarres, les passages, qui n'existaient pas dans ma ville et qui me plaisaient tant... Et de temps en temps un fragment de cette vision, devenait poésie comme les pétales obscurs dont Pound avait parlé et qui n'étaient autres que les visages sortant de la bouche du métro un jour de pluie. "
De quoi ces Rois d'Alexandrie sont-ils déchus ?
De leur ville sans doute (Barcelone, Paris), vécue à fond de train dans les années 1970.
Plus encore de leur jeunesse en ce temps.  Et des rêves qu'elle fit naître en eux. Accomplissement, liberté, musique, amour, amitié. Le lecteur sent à quelle vitesse passèrent les années, il la mesure à la propre vitesse à laquelle il dévore le livre, refait avec l'auteur la descente du temps de ses personnages. Le Temps qui est leur fossoyeur.
José Carlos Llop insiste trop pour qu'on lise son roman comme un... roman pour qu'on le prenne entièrement au pied de la lettre. Pour qu'on ne pense pas qu'il s'agit d'autre chose. Ou d'une fiction, oui, mais d'une imagination très intense. Suffisamment pour qu'elle confine au réel.Un réel fortement rêvé.
Les amoureux de Barcelone pourront s'instruire d'une autre période de l'histoire de la ville en lisant l'essai que Chris Ealham a consacré à la restructuration de la capitale catalane entre 1830 et les années de la guerre civile, du barrio chino à la ville autogérée.
Chris Ealham, Barcelone contre ses habitants,
traduit de l'anglais (Angleterre) par
Elsa  Quéré, CMDE, 98 pages, 11 €

dimanche 11 mars 2018

jeudi 8 mars 2018

Un samedi féminin

Le samedi 10 mars sera un samedi très féminin à la librairie A la Page,
A 11 heures aura lieu un apérif en poésie avec
Patricia Castex-Menier


A partir de 15 heures , au rayon jeunesse,
Clara Richter


dédicacera son roman
Ma bonne étoile

Sans oublier le rendez-vous BD mensuel
à 11 heures, au rayon BD, où Esilda
prodiguera ses coups de cœur.

mercredi 7 mars 2018

Jacques Lacarrière ambassadeur des merveilles

Jacques Lacarrière, Le Géographe des brindilles,
Hozhoni, 286 pages, 15 €
 "J'habite un village de Bourgogne. Ce village, je ne l'ai pas vraiment élu puisqu'il était celui de mon grand-père paternel mais tout au moins, je l'ai choisi. Je veux dire que l'ayant revu, revisité, humé goûté, j'ai décidé de m'y installer. Or, voici qu'il se trouve, ce village, par quelque caprice du hasard ou maligne intention du sort, à mi-chemin de deux villes qui symbolisent exactement mes goûts, mes attirances, voir ma nature : Chablis au nord, Vézelay au sud. Une ligne oeno-mystique, en somme : Vézelay, lieu des croyances et Chablis, lieu des crus. Voyez déjà l'ironie des mots. C'est un vigneron poète qui me le dit d'ailleurs un jour : à Vézelay, on croit. A Chablis, on a cru. "
C'est ce mélange de géographie, d'érudition et de malice (un bon pesant de malice, à dire vrai) que l'on retrouve dans ce recueil de textes variés de Jacques Lacarrière (1925-2005).
Les " jardineurs ", l' "hêtre et le néant ", " l'amour du vin, l'amour divin ", sont ses thèmes de prédilection.  Sans oublier, naturellement, " le pays sous l'écorce ", le monde des merveilles des insectes,  dont Lacarrière fut l'ambassadeur.
" Inutile de vous préciser que je préfère au cours de la Bourse le cours des sources, que je me sens dans la nature plus géopoète que géomètre et que je m'intéresse beaucoup moins au remembrement des parcelles qu'au recensement des parfums. "
Le librairie ne tarirait pas de ce genre de citations.

lundi 5 mars 2018

Henri, le douanier, et Séraphine, la femme de ménage

De Picasso à Séraphine. Wilhelm Uhde et les
Primitifs modenres, LaM, 168 pages, 35 €
Le nom de Wilhelm Uhde est encore inconnu du grand public. Il est celui d'un grand collectionneur d'art allemand, critique et marchand d'art, né à Friedeberg en 1874 et mort en 1947, à Paris.
Le libraire lui est reconnaissant de son action en faveur de ceux que l'on appelle les artistes
" naïfs " (Séraphine de Senlis et Henri Rousseau en tête) et d'avoir su apprécier l'art 
" par le cœur davantage que par la tête ", comme le dit très justement  Yves Guignard.
Une exposition à Lille (au musée d'art moderne, d'art contemporain et d'art brut qui existe dans cette ville) et un catalogue lui rendent hommage. Ils éclairent la magnanimité et le caractère désintéressé d'un écrivain, fils de magistrats prussiens, que rien ne semblait destiner à rencontrer les œuvres de " primaires ", retournant aux sources mêmes de la création tels que Picasso, Kandinsky, Klee ou... sa femme de ménage,
à savoir Séraphine, déjà nommée. Ceux qu'il appelle " les primitifs modernes ".
Souvenez-vous de ce nom : Wilhelm Uhde, dont les éditions du Linteau ont publié il y a quelques années un délicieux petit livre, consacré à ses deux principales " inventions " : le douanier et la femme de ménage.
Wilhelm Uhde, Henri Rousseau, Séraphine de
Senlis, éditions du Linteau, 86 pages, 12,50 €


dimanche 4 mars 2018

Un prélude poétique

Le goût de la poésie amoureuse,
Mercure de France, 126 pages, 8 €
En prélude à l'apéritif-lecture en poésie de samedi prochain, 10 mars, en compagnie de Patricia Castex-Menier, le libraire suggère deux entraînements.
Le premier vous emportera dans la poésie amoureuse
à travers le temps et l'espace. Des anciens vers les contemporains, en passant par les modernes.
Petits extraits, de Catherine Pozzi (1882-1934), d'abord :  

Très haut amour, s'il se peut que je meure
Sans avoir su d'où je vous possédais,
En quel soleil était votre demeure
En quel passé votre temps, en quelle heure
Je vous aimais (...)

De René Depestre (né en 1926), ensuite :

Mon avenir sur ton visage est dessiné comme des nervures sur une feuille
ta bouche quand tu ris est ciselée dans l'épaisseur d'une flamme
la douceur luit dans tes yeux comme une goutte d'eau dans la fourrure d'une vivante zibeline (...)

Hors de cette petite anthologie, une autre amoureuse vous attend, la Russe Anna Akhmatova (1889-1966) :

Mon fidèle ami, nous allons nous promener,
Nous embrasser, vieillir peut-être...
Et tels des étoiles neigeuses, les mois légers

Voleront au-dessus de nos têtes.
Anna Akhmatova, Les Poésies d'amour,
Choisies, traduites et présentées par
Henri Abril, Circé, 144 pages, 12 €





samedi 3 mars 2018

Champignon, roi des forêts

Peter Handke, Essai sur le fou de champignons.
Une histoire en soi, traduit de l'allemand (Autriche)
par Pierre Deshusses, Gallimard, 144 pages, 14 €
 
On appelait Hokusai le " vieillard fou de dessin ". Voici, sous la plume subtile de Peter Handke, le fou des forêts et de leurs trésors :
" Oui, il partit en guerre, d'abord en secret puis ouvertement, même si ce n'était qu'avec des mots, contre tous ceux qui n'étaient pas comme lui sur le chemin par-delà les forêts, mais surtout dans la forêt. Malheur même aux enfants qui jouaient à se tuer avec des pistolets jouets, qu'il avait pourtant vus comme de futurs citoyens, si on les avait bien éduqués : " Bons à rien ! Laissez les forêts tranquilles ! " (Et à la fin il ne disait même plus ça en silence.) Honte aux faux chercheurs de trésors qui envahissaient de plus en plus les forêts d'année en année, armés non seulement de bêches et de pics, mais recourant de plus en plus à des moyens sophistiqués comme des compteurs Geiger, creusant des fossés de plus en plus profonds autour des racines des arbres. Honte aux cyclistes qui aménageaient n'importe quel chemin creux dans la forêt, même le plus caché, en pelletant de la terre pour faire des talus artificiels, des zones de réception, des tertres pour slalomer, comme si la nature la plus sauvage n'était qu'un terrain qu'ils avaient annexé.
" Ça, chiens impies, vous me le payerez, moi le Fils du chemin en personne ! (...) Sa première pensée au saut du lit, non, sa première contrainte, bien avant le lever du jour : 'Allez ! Aux champignons, et que ça saute !' "