mercredi 7 octobre 2015

Un peu de silence

Oui, taisons-nous un peu.
Rendons-nous disponibles.
A ceci.
 
Grand masque wauja (Mato Grosso)

Masque d'esprit Hudoq (Iles de la Sonde)

Masque (Nigeria, Yoruba)
Ces masques font partie de l'étourdissante collection du musée Branly.
Les éditions La Martinière
en ont reproduit une centaine
dans un fantastique imagier
Trésors de maques du Musée du quai Branly.
Taisons-nous donc.
 
Trésors de maques du Musée du quai Branly,
La Martinière, 214 pages, 14,90 €
 
 

mardi 6 octobre 2015

A Paris

Nicolas d'Estienne d'Orves,
Dictionnaire amoureux de Paris,
716 pages, 25 €
Pourquoi ne pas prolonger la lecture du Dictionnaire amoureux de Paris que vient de publier Nicolas d'Estienne d'Orves (Plon) par deux autres œuvres amoureuses parues dernièrement ?
Philippe Le Guillou,
Paris intérieur,
L'arpenteur, 80 pages,
9,90 €
L'une est signée Philippe Le Guillou, amoureux du cœur (!) de Paris. Du quartier du Sentier et des alentours immédiats, dont il connaît intimement l'histoire, les recoins, les petits commerces, les petits métiers.
L'autre s'apparente à un classique puisqu'elle est l'œuvre d'Henri Calet (1904-1956), l'un des grands arpenteurs de la capitale du XXe siècle,  avec Léon-Paul Fargue, Eugène Dabit (l'auteur d'Hôtel du Nord), les surréalistes,
André Hardellet, Jacques Réda...
Ces Huit quartiers de roture, écrits en 1949, n'avaient jamais été publiés et concernent les promenades que fit Calet dans les XIXe et XXe arrondissements, de La Villette aux Buttes-Chaumont. On y retrouve le ton désabusé, l'humour à fleur de peau de l'auteur du Tout sur le Tout et sa prédilection pour les petites gens.
Le livre, paru au Dilettante, est accompagné d'un CD contenant de larges extraits des émissions radiophoniques auxquelles donna lieu Huit quartiers de roture.
Henri Calet, Huit quartiers de roture,
Le Dilettante, 222 pages, 20 €

lundi 5 octobre 2015

Ennemis et flatteurs

Plutarque, Comment tirer profit de ses
ennemis, traduit du grec et présenté
par Pierre Maréchaux, Rivages poche,
175 pages, 8,15 €
Les moralistes ne sont pas nés en France
 et avec La Rochefoucauld (1613-1680).
La preuve : Plutarque (46-125), dont
les éditions Rivages poche (re)publient
deux traités fort utiles pour la vie en société. Oui, en 2015.
Le premier est intitulé Comment tirer
profit de ses ennemis ; le second, plus long,
Sur le moyen de distinguer le flatteur d'avec l'ami.
" Plutarque y introduit tout l'art d'un
causeur érudit, mêlant à l'occasion plaisanteries, anecdotes, mythes, discussions conformément aux
bons usages de l'élégance, de la politesse et de la rigueur ", écrit Pierre Maréchaux dans sa préface.
La réflexion que suggère immédiatement
ces deux textes, c'est que l'ennemi est moins dangereux,
en un sens, que le flatteur. L'un peut nous conduire
à nous perfectionner dans le combat que
nous menons contre lui. Tandis que l'autre,
en cherchant à nous plaire ne vise qu'à
endormir notre vigilance.
" Ondoyant et divers, tel est le flatteur ", prévient
Plutarque. Tandis que " les vices des ennemis
nous rendent nos vertus plus chères. "
A méditer, songe le libraire.


Buste de Plutarque

dimanche 4 octobre 2015

La science amusante

Il était une fois Arthur Good, alias Tom Tit. Nous étions au XIXe siècle et les éditions Larousse publiaient 300 expériences scientifiques à réaliser par les enfants ou en famille. Il y a dix ans, le même éditeur a republié ce chef-d'œuvre de vulgarisation, avec les célèbres gravures de Poyet qui les ornait, comme celle que l'on voit ici à gauche.
Tom Tit proposait des tours qui devaient distraire les dimanches de pluie sans matches de rugby à la télévision ni librairie ouverte dans le quartier (A la Page est ouverte le dimanche entre 15 et 18 h 30).
Des tours de magie que l'on pouvait réaliser sans s'énerver (bien sûr) avec les objets usuels dérobés dans les cuisine ou dans la boîte à outils du grand-père : des assiettes, des fourchettes, des bouteilles de champagne vide, des morceaux de savon.
On retrouve cet esprit agréablement frapadingue dans le livre de Florian Briant, publié chez Belin, et intitulé Electrocuter un cornichon et autres expériences galvanisantes. Il fait suite à Faire léviter de l'eau et autres expériences ébouriffantes.
L'auteur est agrégé de sciences physiques et diplômé de l'école des Mines de Nancy. Il faut ce qu'il faut. Ses expériences gondolantes nous familiarisent avec la zététique, le sens vestibulaire, la thermoception et les ondes électromagnétiques. Entre autres.
Chaque expérience est minutieusement expliquée et peut être réalisée. L'histoire des sciences (et, un peu, de la magie) y est présente. On ne peut se refuser le plaisir de ces cornichons-là (non plus).

Florian Briant, Electrocuter un cornichon et autres
expériences galvanisantes, Belin, 176 pages, 19,90 €


samedi 3 octobre 2015

Samedi 10 octobre : la belle journée

Outre le Forum journalisme et société
qui se tiendra au Pôle universitaire de Vichy*,
A la Page organisera  ce samedi-là
son désormais traditionnel " Samedi BD " à 11 h 30.
(La recette en est bien connue : l'actualité BD assaisonnée
 par Géraldine, avec ses coups de cœur et, sporadiques
mais bien sentis, quelques coups de griffes.)
Et puis, à 17 heures, un beau plateau de librairie
avec la venue au 5, rue Sornin
du Prix des Lecteurs A la Page 2015 :
Marie Sizun.
Plus d'une heure de rencontre et de débat autour
de son roman : La Maison-Guerre,
publié chez Arléa,
avec qui l'après-midi est organisé.
Vous pouvez faire connaissance avec Marie Sizun
grâce à cet entretien réalisé en 2012, par la librairie Dialogues,
à l'occasion de la parution de son roman
Un léger déplacement (Arléa).
Guettez aussi le journal La Montagne où paraîtra
un entretien avec Marie Sizun la semaine prochaine.
 
 
 
* Le Programme complet du Forum est disponible
à la caisse et sur le divan rouge.
 
 
 

vendredi 2 octobre 2015

Qui est Edgar Poe ?

Edgar Poe, Histoires extraordinaires et Poèmes,
illustrés par David Plunkert, Textuel,
208 pages, 29 €
Mark Twain avant-hier. Edgar Poe aujourd'hui.
Le rapprochement est moins gratuit qu'il n'y paraît. Aux Etats-Unis, nombre de spécialistes ont cherché
à établir comment l'un (Poe) avait influencé l'autre (Twain, évidemment). Mais là n'est pas exactement l'objet de ce billet : ce qui est indiscutable, c'est que  l'un et l'autre forment avec Herman Melville,
Jack London, Walt Whitman et Henry James
le Panthéon des lettres américaines du XIXe siècle.
Illustrées comme elles le sont aujourd'hui par David Plunkert, les Histoires extraordinaires retrouvent une force que leur réputation de classiques avait émoussée. Plunkert a travaillé pour les magazines
en vue comme le New York Times, Esquire ou le New Yorker. Il est également illustrateur de bandes dessinées.
Il présente ici un Edgar Poe mi-Punk mi-dadaïste qui ne fait pas dans la dentelle et s'offre à renouveler l'imagerie attachée à l'auteur chéri par Baudelaire. Parmi les textes qu'il a illustrés se trouvent :

- Ne pariez jamais votre tête au diable
- Le cœur révélateur
- Le chat noir
- La chute de la maison Usher
- Le masque de la mort rouge
- Le puits et le pendule
- Double assassinat dans la rue Morgue
- L’ensevelissement prématuré

Parmi les poèmes incontournables, figurent Annabel Lee et Le Corbeau.


Edgar Alan Poe

jeudi 1 octobre 2015

Trois Roland Barthes et plus

Tiphaine Samoyault, Roland Barthes,
Seuil, 720 pages, 28 €
 
Après la biographie de Tiphaine Samoyault,
parue au début de l'année, et le roman à succès
de Laurent Binet (La Septième fonction du langage
 chez Grasset), voici que sort un recueil de souvenirs signé
Antoine Compagnon : L'Âge des lettres,
que publie un troisième éditeur, Gallimard.
Ceci à l'occasion du centenaire de la naissance
de l'auteur du Degré zéro de l'écriture,
de Mythologies et de Fragments d'un discours amoureux, probablement le livre de Barthes 
le plus apprécié hors des lectures obligatoires
des programmes étudiants.
Notons encore la reprise de L'Empire des signes,
dans la célèbre collection " Les Sentiers de la création ",
chez Skira, publié à l'issue d'un voyage
que fit Barthes au Japon.


Antoine Compagnon, L'Âge des lettres,
Gallimard, 167 pages, 15 €


En attendant l'écot de Philippe Sollers, à paraître prochainement,
et qui s'intitulera L'Amitié de Roland Barthes (Seuil).