vendredi 30 septembre 2016

Regain de Michel Serres

Michel Serres, Darwin, Bonaparte et le Samaritain,
Le Pommier, 250 pages, 19 €
Il a fait grand beau, hier.
Le libraire a en outre lu ces lignes dans le dernier livre de Michel Serres :

« Je supplie mes lecteurs de consulter ce tableau, déjà cité plus haut, de l’afficher devant leurs yeux, de le consulter en permanence, pour ne pas se laisser abuser par les annonces quotidiennes des médias, qui ne parlent que violences, assassinats et cadavres pour entretenir la terreur. Homicides et violences ne cessent de baisser dans le monde. En particulier, voici des chiffres officiels donnés par et pour les États-Unis, concernant l’année 2011 : dix-sept citoyens de ce pays moururent d’attentats terroristes, aussi bien sur leur territoire qu’en Afghanistan ou en Irak ; en comparaison, le tabac fit, la même année, dans le même pays, quatre cent mille victimes (10% des morts dans le monde, alors que les guerres y sont pour 0,31%), les accidents d’automobile deux cent mille, l’alcool quatre-vingt mille ; il y eut, enfin, cinquante mille homicides par balle, grâce à la liberté du port d’armes. Alors que ces citoyens ont une chance sur sept cent mille d’être tués par la chute d’un astéroïde, ils ont une chance sur dix millions de mourir du terrorisme. Cependant, l’État américain dépense des centaines de milliards de dollars pour se protéger contre ce monstre. Absurde, cet état de choses se répète de manière à peu près équivalente dans les autres pays occidentaux (...) Enfin, la courbe des violences ne cesse de baisser dans le monde : en France, le nombre de meurtres a été, depuis le Moyen Âge, divisé par deux ; en Europe occidentale, ce même nombre d’homicides a été, en sept siècles, divisé par cent. Nous vivons en paix plus que, drogués, nous le croyons. »





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