dimanche 18 septembre 2016

A coeur-volant rien d'impossible

Philippe Bordas, Coeur-Volant,
Gallimard, 240 pages, 20,50 €
« Chaque soir, Natacha m’apprend la respiration. Elle me donne le sens de Paris et son goût de mer. Dans mon carnet à spirale, j’ai copié un vers ancien qui revêt sa personne comme une peau d’agneau. Elle est née de Paris, bercée à la fontaine des Orateurs sacrés, mais tout en elle, même son habit, supplante l’arrogance des Parisiennes. D’une gaze d’amnésie, elle tamise la violence du monde. Elle n'aperçoit ni les pavés disjoints ni la ronde des séducteurs. Elle oublie la monnaie sur la coupelle
de la pharmacie du drugstore. Ses parapluies restent dans l’autobus et voyagent du Pont-Neuf jusqu’à la porte de Châtillon. Ses pupilles sont envahies d’ajours où des feuilles de bouleau tourbillonnent dans un ciel de Lituanie. Ses yeux regardent pour moi. Son odeur ne me quitte plus. Aux mondes hauts, moyens et bas préside Natacha. » 
Ce passage est extrait du roman de Philippe Bordas, Cœur-Volant paru au mois de janvier dernier. Et le libraire ne l'a pas lu, le libraire l'a laissé filer.
Que compte-t-il faire ? Rattraper le roman perdu, le re-commander pour le recommander. Car cet extrait, où passe un rien de la liberté surréaliste vitale, lui paraît beaucoup.
C'est grâce à Jean-Michel Delacomptée qu'une petite injustice sera réparée dans cette librairie.
 Lettre de consolation à un ami écrivain (où se trouve cité notamment le nom de Philippe Bordas) pose nombre des questions qui traversent l'esprit du libraire et, sans doute, quantité de lecteurs. A commencer par celle-ci : " les romans trop littéraires, c'est-à-dire vraiment littéraires, ennuient-ils le public ? "

Jean-Michel Delacomptée,
Lettre de consolation à un ami écrivain,
Robert Laffont, 152 pages, 16 €


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