mercredi 10 août 2016

Cinquante nuances de grès à Vichy

Hélène Bédague, Alexandre Bigot, chimiste et céramiste,
Editions Louvre Victoire, 352 pages, 50 €
Parue au mois de mai dernier, cette très belle monographie d'Alexandre Bigot (1862-1927) permet de découvrir un artiste céramiste de premier plan. Spécialiste du grès flammé, il ouvrit sa propre usine de fabrication dans le Loir et Cher et  oeuvra dans deux directions : pour produire des objets  d'art (vases, plats, orfèvrerie), d'une part et, d'autre part, pour " hisser le grès émaillé au rang des matériaux
de construction ", nous dit Hélène Bédague.
Bien que ne connaissant pas nécessairement son nom, tout le monde ou presque a pu voir des céramiques de Bigot car il collabora avec les architectes les plus marquants de son époque, qu'il s'agisse d'Auguste Perret, d'Henri Sauvage, de Frantz Joudain ou d'Hector Guimard, pour lequel le libraire a un gros petit faible. Les ébouriffantes céramiques du Castel Béranger,  à Paris XVIe, c'est lui ; le fronton émaillé du magasin de La Samaritaine à Paris, c'est lui ; des villas à Arcachon, à Trouville, des magasins à Nancy, c'est lui aussi ; des frontons d'églises, place des Abbesses à Paris, Brézé ou  Oran, c'est toujours lui.
Et les établissements thermaux de Vichy ? Vous l'aviez deviné : les trois dômes bleus de l'Etablissement thermal, la frise qui court le long du bâtiment, son bassin, diverses salles de bain, c'est toujours Alexandre Bigot qui en fut le créateur.
Amplement illustrée, comme il se doit avec un tel sujet, la monographie d'Hélène Brague présente une magnifique recension de cet artiste de la ligne courbe, de sa faune, de son bestiaire (la salamandre était son emblème, on n'en sera pas surpris) intimement lié à l'esprit Art nouveau.



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