dimanche 31 juillet 2016

Doudou et existence

Laurent Richard, Où se cache mon doudou ?
L'élan vert, 12 €
Aujourd'hui, dans sa mini-chronique,
le libraire désire vous entretenir d'une question brûlante ; d'une question relative
à la tranquillité de toute la maisonnée où se trouve un petit enfant ; une question à régler d'urgence : la question du doudou
(ou, dans le langage savant initié par Donald Winnicott, la question de l'objet transitionnel).
On ne plaisante pas avec ce genre de choses : un doudou égaré, un doudou oublié, un doudou abandonné et c'est une rencontre avec des amis qui est fichue ; une sieste dominicale qui est naufragée ; une mise au lit qui est indéfiniment retardée et tout le monde qui guette avec anxiété l'endormissement du petit ou de la petite.
Donc, autant prendre ses précautions. Comme celle de prévoir des doudous de rechange, même s'il y a un doudou préféré dans la collection ; ou celle de toujours connaître la position des doudous dans la maison et le jardin ; ou bien, alors, celle de prévoir un GPS domestique. Le libraire a des souvenirs assez précis à ce sujet et, très vite, il sut corriger le tir, ne pas rester plus de quelques instants sans doudou à porter de main.
Il reste aussi la solution de lire avec le petit ou la petite les deux ouvrages de protection suivants : ils sont propres à désamorcer quelques accès de désespoir éventuels. Où se cache mon doudou, d'abord, est basé sur le même principe que le célébrissime Où est passé Charlie ? Il y a plein de doudous dessiné sur une page et un seul vrai doudou qu'il s'agit de retrouver parmi toutes ces images. Cela montre au petit qu'égarer une seconde son doudou est une expérience de détresse universelle.
Le second ouvrage que le libraire recommande s'intitule Le Mange-doudous, dans lequel Julien Béziat montre par A plus B (merci Julien) qu'il n'est pas possible que tous les doudous aient disparu en même temps. Le plus affamé des Mange-doudous, même doté par la nature d'un estomac en béton, ne saurait pouvoir digérer tous ces doudous. Et surtout pas celui qui s'appelle Berk, le plus vieux et, disons-le tout net, le plus répugnant d'entre eux, selon les critères discutables et discutés des parents.

Julien Béziat, Le Mange-doudous,
Lutin poche, 5 €









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