samedi 26 mars 2016

Bosch et Blake dans le même bateau

Chris Wille, Jérôme Bosch. Entre Ciel et Enfer,
éditions Stokerkade, 120 pages, 13,95
On a surnommé Jérôme Bosch " le peintre du diable ". Mais on sait qu'il peignit aussi Le Jardin des délices. Sur ce formidable triptyque, le ciel à gauche et l'enfer, à droite, encadrent un jardin délicieux, un pays de cocagne, perdu ou à retrouver.  
Sur La Charrette de foin, autre tableau essentiel, sont embarqués des voleurs et des batailleurs, mais également, au sommet, un ange et un diable qui se disputent les humains. La tension entre le tourment et la béatitude est permanente.
Le déchiffrement de ces tableaux, de leurs monstres, de leurs créatures fantastiques, 
a suscité mille interprétations. Depuis la lecture alchimiste jusqu'à celle que propose
la psychanalyse en passant, naturellement, par la mystique de son temps, les commentaires occupent des mètres et des mètres de rayonnages.
Le petit livre de Chris Will, qui reproduit de nombreux détails des tableaux, comme y invite l'univers grouillant de personnages et d'animaux de Bosch, fournit des clés sans pour autant résoudre toutes les énigmes. Le libraire lui sait gré dans un cas comme dans l'autre.
L'Anglais William Blake (1757-1827)  inventa lui aussi un univers en tension. Chants d'innocence et d'expérience et Mariage du ciel et de l'enfer. Il fut poète et peintre, inséparablement. Il ne cessa de proposer des énigmes.

 
" L'aigle sait-il ce qu'il y a dans le puits ?
Ou bien interrogeras-tu la taupe ?
La sagesse tiendra-t-elle dans une canne d'argent ?
L'amour dans une coupe en or ? "

Ainsi commence Le Livre de Thel.  

William Blake, Le Mariage du Ciel
et de l'Enfer, choix, présentation et
traduction de Jacques Darras,
Poésie Gallimard, 397 pages, 13,80 €

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