dimanche 1 mars 2015

Un chercheur dans l'alcôve

Jean-Claude Kaufmann,
Un lit pour deux. La tendre guerre.
Jean-Claude Lattès,  283 pages, 18 €
Où va se nicher la sociologie ? Et le sociologue ?
Un peu partout, à vrai dire, leur champ n'ayant fait que s'élargir (avec la multiplication des sociologues de l'Université eux-mêmes) et se rapprocher des domaines les plus personnels depuis qu'Auguste Comte inventa le mot.
Bref, avec Jean-Paul Kaufmann, la sociologie vient se nicher dans... la chambre à coucher.
Un échantillon (c'est le terme en vigueur chez les sociologues) de deux-cents couples a accepté de confier à l'enquêteur ce qui se passe sous la couette.
" Les témoignages sont très clairs : après quelques mots doux, ("bonne nuit"), bisous ou caresses, tourner le dos à son conjoint est une pratique massivement répandue " a ainsi découvert Jean-Paul Kaufmann.
Les positions, les combinaisons, les séparations, " le décalage des horaires au coucher ", il a tout ausculté. " Le dormeur léger (homme ou femme"), qui a la malchance d'avoir un conjoint ronfleur, est condamné à toute une gamme de tactiques bien connues :
il siffle, pince ou secoue, ne réglant le plus souvent que très momentanément le problème."
C'est finement observé.
Le lit, on s'en doutait un peu, est l'objet d'une mythologie complexe, dans laquelle les "irrémédiables solitaires" et les "fusionnels absolus " installent leurs habitudes. Le rituel du livre, rapporté par Jean-Paul Kaufmann a bien amusé le libraire :

Yves : Quand je lis un livre, je le pose toujours par terre.
Maria : Ça m'énerve ça ! Tu pourrais le mettre sur la table, ou à peu près rangé.
Yves : Moi, j'ai l'habitude de mettre mon livre par terre. C'est sa place, c'est mon côté, hein !
 
 

 

 

 

 

 

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